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Le Mali obtient gain de cause face aux États-Unis : la caution de 10 000 dollars pour les visas supprimée

Le Mali obtient gain de cause face aux États-Unis : la caution de 10 000 dollars pour les visas supprimée

Pendant plusieurs semaines, la communauté malienne à l’étranger a suivi avec inquiétude une mesure américaine jugée injuste : l’instauration d’une caution financière pouvant atteindre 10 000 dollars pour tout ressortissant malien souhaitant obtenir un visa de visite ou d’affaires (B1/B2) pour les États-Unis.

Cette caution, appelée “Visa Bond”, avait été mise en place par le Département d’État américain dans le cadre d’un programme pilote visant certains pays dont les ressortissants dépasseraient souvent la durée légale de séjour. En d’autres termes, il s’agissait d’un dépôt de garantie exigé à titre de précaution — remboursable seulement si le voyageur respectait les conditions de son visa.

Pour beaucoup, cette initiative ressemblait davantage à une mesure discriminatoire qu’à une politique migratoire rationnelle.

Bamako répond par la réciprocité

Du côté de Bamako, la réaction n’a pas tardé.
Le gouvernement malien, à travers le ministère des Affaires étrangères, a dénoncé une décision unilatérale et a annoncé une mesure de réciprocité : désormais, les ressortissants américains désireux de voyager au Mali devraient eux aussi verser une caution similaire, allant de 5 000 à 10 000 dollars, pour obtenir un visa malien.

Cette décision, ferme et symbolique, a surpris Washington. Peu habitués à ce qu’un pays africain applique le principe de réciprocité avec autant de rapidité et de détermination, les États-Unis se sont retrouvés face à une véritable crise diplomatique naissante.

Washington recule

En moins de deux semaines, le message du Mali a porté ses fruits.
Le 23 octobre 2025, le Département d’État américain a discrètement mis à jour sa liste des pays concernés par la caution Visa Bond. Le Mali n’y figurait plus.

Cette mise à jour, publiée sur le site officiel travel.state.gov, marque un retrait complet du Mali du programme, signifiant que les citoyens maliens peuvent désormais demander un visa américain sans avoir à verser de caution.

Un soulagement pour les voyageurs, étudiants, entrepreneurs et familles maliennes qui, pendant un temps, craignaient que leurs démarches deviennent financièrement inaccessibles.

Une victoire diplomatique pour Bamako

Dans les rues de Bamako, cette nouvelle a été accueillie comme une victoire diplomatique.
Elle prouve, selon de nombreux observateurs, qu’un pays africain peut défendre ses intérêts souverains et obtenir gain de cause, même face à une puissance mondiale.

Au-delà du symbole, c’est aussi une reconnaissance du droit à l’égalité de traitement entre les nations.
Le Mali, souvent perçu comme un acteur secondaire sur la scène internationale, a rappelé que la dignité et le respect ne dépendent pas de la taille d’un pays, mais de la clarté de sa position.

Ce que cela change pour les voyageurs

Concrètement, les Maliens souhaitant obtenir un visa pour les États-Unis peuvent désormais le faire dans les conditions normales :

Les visas concernés sont principalement les B1 (voyages d’affaires) et B2 (tourisme et visites familiales), qui représentent la majorité des demandes maliennes.

Cette levée de restriction facilite à nouveau la mobilité, les échanges commerciaux et les programmes éducatifs entre les deux pays.

Une leçon diplomatique à retenir

Au-delà de l’anecdote, cette affaire a mis en lumière un principe essentiel : la réciprocité est un outil diplomatique puissant, même pour les pays du Sud.
En répondant rapidement et fermement, Bamako a réussi à inverser une décision imposée par une grande puissance, sans rupture diplomatique mais avec fermeté.

C’est un signal envoyé à d’autres nations africaines : le dialogue, la dignité et la réciprocité peuvent faire bouger les lignes dans les relations internationales.

Conclusion

Le retrait du Mali du programme “Visa Bond” marque la fin d’un épisode tendu, mais aussi le début d’une nouvelle ère de respect mutuel entre Bamako et Washington.
Une décision qui, au-delà de la diplomatie, a un impact concret sur la vie de nombreux Maliens désireux de voyager, étudier ou travailler aux États-Unis.

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